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Misserghin : les débuts de l'histoire

La région fut occupée dès la préhistoire et les nombreuses grottes ont livré les fers de lance, des pétoncles, des silex. Plus tard, lors de l'occupation romaine, Misserghin se trouve sur le passage d'une ancienne voie romaine, longeant la Sebkha. Dans une propriété proche du centre existe toujours un bassin romain en service pour l'irrigation des terres. Non loin, on a découvert un fragment de tombe en terre cuite et des tronçons de canalisation en poterie. Les archéologues ont conclu à l'existence d'un centre romain : Gilva Colonia. Les invasions arabes des 7ième et 11ième siècles balayèrent les traces de la présence romaine mais les "indigènes" d'origine berbère conservèrent leur caractère ethnique et ne s'assimilèrent jamais complètement aux envahisseurs.

En 1507, les espagnols subirent une "héroïque défaite" contre les Maures à Misserghin : Le combat et le massacre furent affreux. Francisco de la Cueva écrit que dans ce village "on voit beaucoup d'arbres fruitiers, de caroubiers, de dattiers". La plaine entourant la Grande Sebkha était habitée par deux tribus makhzen; c'était des tribus fidèles aux turcs, donc au bey, forces de police et de razzias, "sorte de gendarmerie de mercenaires, payés en terres" et chargés de lever l'impôt sur les tribus raias. Elles ne payaient que de très faibles impôts. Dés le début de la pénétration française, ces tribus recherchèrent l'appui de l'armée et s'opposèrent à Abdelkader. Elles étaient semi-nomades, et surtout pasteurs. Le blé et l'orge étaient cultivés en quelques endroits et surtout par des khammes Les terres étaient propriétés collectives des tribus.

Le lieutenant de Senneville atteste le campement de l'armée française à Misserghin en 1833. Le Lieutenant Gouraud envisage l'établissement d'un poste pour défendre les tribus alliées. Bugeaud organisa cette installation dans les ruines de la maison du Bey Osman, et rétablit l'aqueduc. Les ruines sont relevées et un fort y est installé, puis durant l'hiver 1836-37, le 47ième et le 1er de Ligne construisent un fortin en étoile relié au fort. Le camp des Spahis est peu éloigné. L'ordre est donné par Bugeaud aux soldats de bâtir des maisons, de faire des jardins et de la culture: c'est la première colonie militaire. La situation foncière n'est pas claire et ce sera un échec. Mais la présence du Camp des Spahis suscite la formation spontanée d'un hameau qui deviendra plus tard un Centre de Colonisation.

Paul Bellat écrivait en 1955 dans 'Cent ans d'Algérie (Editions Debresse)'.
"A Misserghin on installa dix sous-officiers de Bugeaud, dix alsaciens protestants, dix alsaciens israélites, dix italiens, dix Mahonais. Comme essai de fusion de races, ce n'était pas mal, encore qu'aucun d'eux ne sut distinguer un chou d'une pastèque !".
Le village devait être implanté à proximité du camp militaire; c'était compter sans les interventions extérieures.

Mais ceci est une autre histoire (à suivre)..............

 

Livre d'or de Misserghin

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